Les enseignants des îles du Nord s’engagent pour la réussite de leurs élèves.

Depuis longtemps, le corps professoral demande une formation qui les aiderait à mieux adapter les pratiques pédagogiques aux élèves de notre territoire, en grande majorité non-francophones.

C’est en 2015 que le service de l’éducation nationale a imaginé une solution adéquate qui pourrait bénéficier au plus grand nombre : une formation professionnelle, 100% en ligne, dédiée à la didactique du français langue étrangère et cofinancée par les fonds européens.

L’ambition est à la hauteur de l’enjeu : former 100 enseignants chaque année !

Dès la rentrée 2016, c’est chose faite, plus de 200 enseignants se sont portés volontaires pour suivre cette formation inédite en France. Les places étant limitées, une commission a priorisé les profils et en a retenu 100.

Habitués à des formations – souvent obligatoires - de quelques heures, ces 100 professionnels s’engagent plus de 3h par semaine, en dehors de leur temps de travail, pendant 2 ans : quatre modules de 40h chacun, soit 160h de formation au total !

Au fil des mois, certains ont abandonné. Les mutations, les raisons personnelles délicates, les soucis quotidiens ont effiloché la première promotion. Mais c’est sans compter sur la seconde : un nouveau contingent de 100 volontaires pour l’année 2017/2018 est inscrit.

Irma n’aura pas eu raison ni de cette formidable action ni de cet engouement : après deux mois de réorganisation, la formation a redémarré sur les chapeaux de roues le 18 janvier dernier. Cent autres enseignants se sont à nouveau engagés.

23 établissements scolaires concernés (avec St-Barthélemy où la COM cofinance le projet), 4 300 élèves ciblés, soit plus de la moitié de la population scolaire effective.

Le contenu de la formation a été conçu par le centre international d’étude pédagogique (CIEP), qui a déjà séduit plus de 8 000 professeurs et formateurs dans plus de 80 pays.

A St-Martin, le service de l’éducation nationale a mis en place une cellule d’accompagnement chargée de suivre individuellement chaque participant, les aider à effectuer les activités, à persévérer. Deux référents FLE ont été recrutés pour ce projet : Micheline PHERON et Henri TORRES mettent tout en œuvre pour assurer ce suivi permanent.

L’impact en classe se mesurera en termes de pratiques innovantes, de climat et de résultats scolaires. Il est encore difficile d’évaluer cet impact car comme toute action de formation, la traduction en actes est variable et les résultats visibles sur les moyens et longs termes.

Mercredi 31 janvier, une plénière a réuni l’ensemble des participants. Malgré la dégradation des réseaux Internet, les motivations sont intactes, reste à les soutenir.

D’autres territoires aux problématiques linguistiques scolaires analogues envisagent de mettre en place cette action. Saint-Martin inspire !

Olivier BEAUFOUR

Chef de projet formation des enseignants en FLE