Belle et longue retraite !

Comme l'an passé, nous rendons hommage aux personnels de l'Éducation nationale qui ont décidé de partir à la retraite et qui ont accepté ce témoignage de reconnaissance et de remerciements pour leurs bons et loyaux services. Au-delà de la formule consacrée, c'est un vrai hommage que leur rend ici Évelyne FLEMING, chargée de mission adjointe de l'IA-DAASEN, en souhaitant à tous une belle, longue et heureuse retraite.

Le compte à rebours a bel et bien commencé pour Madame Aline CHOISY…

Aline CHOISY n’avait point choisi de faire partie de l’institution qu’est l’éducation nationale mais la vie en a décidé autrement… elle y est entré par une petite porte et s’apprête à en sortir par une grande.

Connue pour son franc-parler, elle ne demeure pas moins une femme au grand cœur qui sous des apparences de justicière  cache une sensibilité et un altruisme surprenants par leurs manifestations.

Quatrième d’une fratrie de sept, elle se voyait évoluer dans une voie médicale et si sa sœur Ghislaine ROGERS, adorait jouer à la maîtresse avec ses poupées, elle, par contre réservait un tout autre sort à ces dernières. Elle les éventrait pour y glisser des lentilles puis déclarait qu’elles avaient l’appendicite d’où la nécessité de les soigner. C’est donc tout naturellement que Ghislaine va embrasser une carrière d’enseignante qu’elle  conclura en tant que responsable de l’antenne du Centre Régional de Documentation Pédagogique à Saint-Martin alors qu’Aline, le baccalauréat L, réussi avec mention en 1970, va s’envoler pour Montpellier. Cette poursuite d’études en pharmacologie ne va pas durer plus d’un an car de retour sur son île natale, elle y croisera l’amour. Tout s’enchaîne alors à la vitesse grand V et une fois mariée, en chemin pour devenir maman, elle fait ses premiers pas dans l’enseignement. À l’époque, son père, le grand Monsieur Félix CHOISY, au sens propre comme au sens figuré, premier adjoint du maire Hubert PETIT, a été contacté par les services du vice-rectorat de la Guadeloupe : un recrutement local d’enseignants est lancé.

Le 5 octobre 1971, Aline CHOISY est nommée au collège de Saint-Martin, devenu Mont des Accords, afin de dispenser des cours d’anglais et de travaux manuels. Après deux années passées au collège, elle prend en charge un C.P. à l’école du centre auparavant école des garçons et actuellement école Nina DUVERLY. Dans les années 76, elle enseignera à Grand-Case où elle passera avec succès son certificat d’aptitude pédagogique. Sous les yeux attentifs de Madame URGIN, inspectrice de l’éducation nationale et de Madame Sylviane TELCHID, directrice d’une école de Capesterre Belle-Eau elle se souvient comme si c’était hier de la leçon de choses sur le poisson qu’elle avait présentée à ses élèves de CE2. La voilà stagiaire puis titulaire en 1977. Elle retourne à l’école du centre où elle comptera cinq ans de CP avant de partir deux ans en Guadeloupe. Suite à un entretien pour devenir directrice c’est à l’école maternelle Pierrette au Lamentin qu’elle fera ses premiers pas en tant que tel. Elle reviendra exercer ses fonctions à Saint-Martin suite au décès de sa mère et sera propulsée à la tête de l’école maternelle de Quartier d’Orléans.

À la rentrée 1988, l’école maternelle de Concordia construite sur décision du maire Albert FLEMING, ouvre ses portes et trouve en Aline CHOISY la directrice idéale. Cette dernière manifeste clairement le vœu que cette nouvelle école soit baptisée du nom de Siméonne TROTT, en hommage à l’institutrice qui aura marqué sa scolarité ainsi que celle de bon nombre de saint-martinois. L’école maternelle Siméonne TROTT ne compte alors que trois classes, une petite section dont l’enseignante n’est autre que la directrice, une moyenne et une grande section. Toutefois, Aline CHOISY sera amenée à diriger sur trois lieux différents : les écoles Siméonne TROTT, Maman Poule et deux classes abritées par les locaux de l’église baptiste. Son combat pour la scolarisation d’un maximum d’enfants de quatre ans puis de trois ans n’aura pas été vain et aujourd’hui c’est une école qui ne compte pas moins de 13 classes qu’Aline dirigera, non sans fierté, jusqu’au 31 août 2018.

« Tout le monde veut inscrire son enfant à Siméonne TROTT » nous confie t-elle et pour cause, il s’y réalise des projets sportifs et culturels extraordinaires qui ont traversé le temps. Qui ne connaît pas la troupe carnavalesque, le chanté noël ou encore le « Graduation day » datant de 2004, de Siméonne TROTT ? La directrice se targue d’avoir une équipe soudée, admet être une perfectionniste et insiste sur le fait qu’ « une école est le reflet de sa direction ». Et puis, cette saint-martinoise a vite compris que l’accueil des enseignants est primordial car « il faut qu’ils soient bien dans leurs têtes pour donner le meilleur d’eux-mêmes » alors elle ne ménage pas ses efforts pour les accompagner dans leurs installations et n’hésite pas à aller jusqu’à chercher les logements elle-même.

Au bout de quarante sept années d’une vie professionnelle bien remplie dont douze ans en tant que déléguée syndicale, neuf ans en tant que membre des commissions paritaires, Aline CHOISY se dit comblée et ne regrette rien. Toutefois, elle accorde une importance toute particulière à son rôle de responsable de cellule d’écoute, rôle endossé  pendant quinze ans. « Il y a eu des évènements graves à gérer à Saint-Martin ! Il a fallu aider, entre autres, ceux qui ne s’exprimaient pas en français, mettre en place la logistique avant de passer le flambeau aux spécialistes ». C’est donc sans étonnement que la richesse de son parcours professionnel a été valorisée ce qui lui a valu la promotion à la classe exceptionnelle.

Face aux dévastations causées par l’ouragan Irma elle prétend ne plus avoir la même énergie et pourtant, ce serait mal la connaître que de la croire : elle envisage une retraite encore plus excitante que ses longues années de labeur. Celle qui a su donner, donner et encore donner aux enfants des autres jusqu’à être bénévole de l’association Grain d’Or pendant environ une dizaine d’années, est mère de quatre enfants. En riant, elle nous a confié qu’elle aura de quoi s’occuper avec ses dix petits enfants qu’elle considère affectueusement comme étant « sa petite collectivité » et si les projets personnels fleurissent déjà dans sa tête, la conseillère municipale qu’elle a été de 2001 à 2007 ne réfute pas l’idée de retourner sur la scène politique.

Nostalgique d’une époque où le métier d’enseignant  présentait autrefois de nombreux challenges tels que celui de préparer les cahiers à la main ou de créer ses propres supports sans l’aide d’Internet, sans l’apport de matériels audiovisuels, challenges qu’Aline CHOISY ne manque pas de qualifier de formateurs, elle souligne avec force conviction qu’il ne faut pas choisir cette profession si l’on ne sait pas aimer. Impeccablement vêtue et coiffée comme à l’accoutumée, mettant de côté son humour piquant, c’est avec sérieux et les yeux étincelants qu’elle dévoilera son leitmotiv « To teach is to love! ».   

À celle qui a marqué le monde de l’éducation à Saint-Martin par son investissement, par sa foi en les valeurs que véhicule l’École, par son charisme, l’IA-DAASEN et tous les membres des services de l’éducation de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin souhaitent une longue et fructueuse retraite !  Thank you for the love and keep on sharing it!

EF

Madame Danielle DORMOY a choisi les esprits rebelles car ce sont ceux-là qui ont le plus besoin d’elle…

En 1972, Madame Danielle DORMOY débute sa carrière dans l’Éducation nationale en interrompant des études de langues commencées à l’Unité d’Enseignement et de Recherches (UER) Lettres de Carnot. En effet, alors qu’elle se destinait à être interprète, les circonstances de la vie l’ont amenée à bifurquer et c’est ainsi qu’elle s’est retrouvée à Marie-Galante pour enseigner le français au collège de Capesterre.

Le 16 novembre 1973, elle est nommée à Saint-Martin où elle restera jusqu’en juin 2003. L’institutrice Danielle DORMOY deviendra Professeur des Écoles à partir du premier septembre 1999 alors qu’elle enseignait déjà à la SEGPA du collège de Saint-Martin.

En 2003, elle prépare le DDEEAS (Diplôme de Directeur d’Établissement d’Éducation Adaptée et Spécialisée) pour ensuite occuper le poste de directrice adjointe chargée de SEGPA (Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté) au collège Les Roches Gravées, à Trois Rivières, pendant six ans. Depuis septembre 2010, elle est affectée au collège Mont des Accords à Saint-Martin qu’elle quittera le 31 juillet 2018 pour prendre sa retraite. Sa carrière demeure marquée par 21 années passées à l’ASH (Adaptation Scolaire et scolarisation des élèves en situation de Handicap).

Le sens et l’ampleur de sa mission ont toujours reposé sur cette pensée du philosophe Alain « S’il faut choisir, je choisis les esprits les plus rebelles ; les autres n’ont pas besoin de moi ». Avec l’humilité et la discrétion qui la caractérisent, Madame Danielle DORMOY n’a  eu de cesse de militer pour l’égalité des chances de réussite de ses élèves en les outillant, les accompagnant et les conseillant.  

Persuadée que la culture, l’art et les situations concrètes d’apprentissage liées à l’enseignement professionnel sont des tremplins pour bâtir les compétences de l’élève en difficulté, Madame Danielle DORMOY continue de travailler sans relâche pour redonner une nouvelle identité à la SEGPA du collège Mont des Accords. C’est la raison pour laquelle, elle prendra l’initiative de monter des projets tout au long de sa carrière, projets porteurs de valorisation ou de revalorisation, favorables à l’épanouissement des apprenants. En exemple, le DRASED (Dispositif de Remotivation, d’Apprentissage, de Socialisation pour Élèves Décrocheurs), s’inscrit dans une perspective d’insertion sociale et professionnelle. Mettant l’accent sur le travail de l’estime de soi, il permet également de mieux vivre ensemble sa différence puisant dans des cultures variées pour créer, innover et faire naître de la majorité des élèves non pas des hommes quelconques, mais des citoyens actifs, responsables et avertis.

Les ramifications du DRASED ont été nombreuses sous sa direction :

  • la mise en scène d’une comédie musicale relatant la vie d’Orfeu Negro pour prendre conscience de son corps dans l’espace, s’exercer à la mémorisation, privilégier le collectif et surtout pour poser des regards nouveaux sur la SEGPA ;
  • la mise en place d’un projet « Entreprendre en collège » qui a donné naissance, entre autres, à un magasin école, une pépinière de plantes médicinales ;
  • « Vwèl o ven », la conception, construction et mise à l’eau d’un bateau en partenariat avec une association ;
  • « Le Steel des Accords » pour permettre à l’élève de pratiquer la musique à partir d’un instrument traditionnel, le steel pan, qui fait appel à la fois à la mémorisation auditive, gestuelle et visuelle tout en participant à l’identité de cette section.

Toujours en quête de moyens pour susciter l’intérêt et la motivation des élèves, véritables armes contre l’exclusion statuée en conseil de discipline, elle poursuit dans la voie de l’innovation et ce, jusqu’au bout. À la veille de sa retraite, elle a initié un séminaire hors du commun afin de réconcilier les parents et les primo-arrivants avec la SEGPA. Dédramatisant cette orientation qui est trop souvent vécue comme un échec pour le parent comme pour l’élève, en plusieurs langues, la SEGPA a été présentée par des élèves en charge d’ateliers.

Madame Danielle DORMOY doit sa réussite professionnelle aux équipes pédagogiques certes mais également aux élèves. Elle n’a jamais perdu de vue que l’essence même de son rôle reposait sur les jeunes dont l’avenir était entre ses mains. Pour son pot de départ à la retraite, elle a également innové en conviant ses élèves en tant qu’invités de marque. En effet, accueillis sur présentation de cartons d’invitation signés par les parents et servis par les membres de l’équipe pédagogique, ils étaient « tous habillés de façon chic et pas choc » pour un déjeuner hors du commun. Profitant de cet événement, elle a souligné avec force que la SEGPA offrait avant tout un parcours de réussite scolaire pour des apprenants qui allaient construire un projet professionnel en bénéficiant d’un accompagnement adapté et elle n’a eu de cesse que de combattre toute consonance péjorative entre « SEGPA » et « Sais pas ».

En dépit de ses remarquables réalisations elle partira quelque peu insatisfaite parce que le réaménagement des ateliers de la SEGPA du Mont des Accords, projet datant de 2011 n’a pas été réalisé. « L’apothéose serait que mes élèves aient des ateliers dignes de ce nom pour se sentir valoriser et de ce fait devenir des professionnels et non des bricoleurs »  et de rappeler avec une pointe d’amertume l’adage chinois « Aucun cactus n’est à ce point couvert d’épines qu’il n’est de place pour une fleur ! ».

Nommée chevalier des palmes académiques en 2014, Madame Danielle DORMOY gardera toutefois comme meilleur souvenir de sa carrière, la rencontre avec un de ses anciens élèves « caïd » qui, la croisant un jour, s’est empressé de diriger son scooter vers elle pour lui dire avec excitation : « Madame, madame, j’avais tellement envie de te voir ! Je travaille, je suis père de famille et j’ai obtenu mon CAP ! ». Des projets de retraite déjà mûris, elle se projette ici à Saint-Martin où elle fera à court terme de l’insertion, de la remédiation par l’art, à destination de collégiens exclus temporairement, à moyen terme, de l’éducation à l’accompagnement scolaire à destination des parents et à plus long terme, elle écrira un livre sur son expérience professionnelle.

Baptisée très affectueusement « Maman directrice » ses collégiens ne sont pas prêts de l’oublier et vont devoir méditer pendant leurs vacances scolaires les paroles quelque peu modifiées du texte de Kipling qu’elle leur a offert sous forme de marque-pages : « Si tu peux voir détruit tout ce que tu as et, sans dire un seul mot, te mettre à recommencer » alors « Tu seras un collégien, une collégienne puis un homme, une femme, mon fils, ma fille ! ».

Madame Danielle DORMOY, l’IA-DAASEN et tous les membres des services de l’éducation des collectivités de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin vous souhaitent une heureuse et active retraite !  

 EF

Le départ à la retraite de Monsieur Alain AMBROISE prend un air de jouvence…

Le baccalauréat littéraire en poche, le jeune Alain AMBROISE n’a que vingt ans lorsqu’en 1972 il débute une carrière dans l’éducation nationale. Il répond à une campagne de recrutement et deux jours après il est affecté à Marigot, Vieux Habitants où il prend en charge un CM2 de pas moins de 56 élèves. En septembre 2012, il posera ses valises sur la terre de la friendly island, Saint-Martin, terre qu’il ne quittera plus et cela même au delà de la fin d’une longue carrière qui sera officialisée le 3 août 2018. Fort d’expériences en tout genre vécues en Guadeloupe, expériences telles que coordonnateur de la zone prioritaire de Basse-Terre, animateur de stages, responsable de formations, directeur d’école, il saura puiser dans ces précieux acquis pour enseigner sur ce territoire hors du commun avant d’endosser à nouveau le rôle de Monsieur le Directeur.

Embarqué pour couvrir la dernière ligne droite d’un parcours diversifié, il règle son rétroviseur pour jeter un bienveillant coup d’œil sur son passé professionnel saint-martinois. La route a été longue offrant des paysages variés entre ceux de la maternelle Evelina HALLEY, de l’école élémentaire Hervé WILLIAMS I devenue Marie-Amélie LEYDET mais notre conducteur a apprécié la compagnie de passagers divers en route vers une exploration enrichissante. Il éprouve toujours beaucoup de plaisir à rencontrer ces derniers qui n’hésitent pas à traverser la rue pour simplement lui dire « Merci ! ». C’est là la plus belle des récompenses ! Son bonheur de professer sur ce territoire est demeuré intact au fil des ans et il compte bien rester à Saint-Martin quelque temps encore car une autre activité lui tend déjà les bras.

Cependant, Monsieur Alain AMBROISE ne fermera pas définitivement la porte de l’école élémentaire Marie-Amélie LEYDET sans s’octroyer un petit plaisir, celui de donner une dernière leçon. En effet, sur un ton solennel, il sermonnera qui de droit : « L’éducation se fait entre 0 et 6 ans ! Elle est sensée commencer à la maison puis l’École prend le relais en offrant des apprentissages nouveaux ! Ce n’est donc pas à l’École de tout prendre en charge et d’endosser toutes les responsabilités ! ». Il croit fermement à la place formatrice du numérique dans l’enseignement et c’est pourquoi il s’était attaché à œuvrer pour que son école soit dotée en nouvelles technologies. Malheureusement, le passage de l’ouragan Irma a été le vil prétexte à moult pillages et vols qui ont eu raison des ordinateurs mis à disposition des élèves et enseignants. Il est également persuadé que les échanges scolaires, les sorties d’élèves hors de leurs milieux quotidiens, les projets,  participent activement à la construction de citoyens de demain avertis et responsables. Il se remémore avec fierté le parlement des enfants qu’il avait mis en place avec des élèves d’un CM2, aboutissement d’une préparation en amont d’au moins trois ans.

Dicté par le sentiment de devoir porter sa pierre à l’édifice, c’est sans surprise que Monsieur Alain AMBROISE participera au post Irma en refusant de quitter l’île. Et pour cause… Formaté par trente deux années passées au Lions Club International, club qui lui a décerné la plus haute distinction, celle de compagnon de son fondateur, Melvin Jones, et qui lui vaut d’être inscrit sur une stèle  à Oak Brook, il va jusqu’à incarner la devise « We serve ». Nul doute, il a le sens du devoir bien fait tout en accordant une place centrale à la sécurité des personnes au sein de l’école qu’il dirige et au respect de l’environnement. Nombreux sont ceux qui garderont le souvenir d’un homme portant cravate et chemise longue, balayette et pelle à la main, ramassant obstinément les papiers dans les couloirs de l’école qu’il dirige. Que vive la si belle citation du philosophe Confucius « Un seul exemple produit plus d’effet que cent volumes d’exhortations ou de menaces ! ».

Caractérisé par son élégance et sa fraîcheur, l’actuel jeune Alain AMBROISE aborde, non sans sérénité, un compte à rebours particulier révolutionnant le monde des retraités et futurs retraités par un look en opposition avec une image essoufflée au bord de l’épuisement. Certains diront qu’il est bien conservé, d’autres s’étonneront tout simplement d’apprendre qu’il est arrivé au terme de quarante six ans au service de l’éducation nationale. Mais sa fontaine de jouvence n’est-elle pas constituée d’eau de coco ? Eh oui ! Cette eau de coco jalousement et précieusement abritée dans son petit réfrigérateur de bureau et qu’il offre en partage à certains visiteurs triés sur le volet !

Monsieur Alain AMBROISE, l’IA-DAASEN et tous les membres des services de l’éducation nationale des collectivités de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin souhaitent, à l’homme distingué que vous êtes, à l’exemple de dignité que vous véhiculez, une retraite où l’eau de coco ne saurait tarir !

EF

Le légendaire Elian ARLHAC est sur le point de tirer sa révérence sur une carrière où engagement et conviction ont été quotidiennement au rendez-vous…

À chaque fin d’année scolaire, Monsieur Elian ARLHAC avait pour habitude de réunir tous les membres de son personnel non seulement pour les féliciter pour le travail accompli mais aussi pour simplement dire un au revoir à ceux qui s’apprêtaient à se diriger vers d’autres horizons. L’éloignement obligé du légendaire principal du collège Soualiga n’a point eu raison de ce rituel et c’est par le biais d’une lettre adressée à tous les personnels du collège Soualiga dont il avait la charge qu’il a tenu, une dernière fois, à saluer la mobilisation de ceux qu’il n’a pas manqué d’appeler ses collègues : « Je remercie chacun d’entre vous de votre investissement et votre attachement à faire réussir les élèves saint-martinois. Ils méritent d’avoir de bons professeurs ». En effet, c’est bien la dernière fois qu’il s’adressera à son personnel car l’heure de la retraite a sonné pour ce membre de l’éducation nationale qui, jetant un regard sur sa fonction de principal, n’hésitera pas à la qualifier d’intéressante, certes, mais également de prenante.

Il a fait sienne cette phrase du célèbre écrivain-poète-aviateur, Antoine de SAINT-EXUPÉRY, phrase qu’il chérit tant « L’avenir, tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre » lorsqu’en 1976 il débute sa carrière dans l’éducation nationale. De 1976 à 1982, il sera surveillant d’externat et maître auxiliaire en mathématiques. Il découvrira le fonctionnement de la vie scolaire lorsqu’il fera un remplacement en tant que Conseiller Principal d’Éducation (CPE) et s’attachera tout particulièrement au devenir des élèves jusqu’à présenter le concours de Conseiller d’Éducation en 1982. Il est alors nommé au lycée professionnel du bâtiment à Massy dans l’Essonne. En 1985, le concours de CPE réussi, il sera nommé successivement au Lycée Robert Schuman de Colombes puis au lycée Marie Curie de Versailles. Attiré par la fonction de personnel de direction (PERDIR), il ne s’arrêtera pas en si bon chemin et se fixera, en 1992, un nouvel objectif. Monsieur le principal adjoint, Elian ARLHAC, prendra d’abord ses fonctions au collège Léon Blum de Villepreux puis, en 1995, au lycée Jean Monet de la Queue, dans les Yvelines. Sa carrière en tant que principal naîtra, en 1998, au collège Courbet de Trappes toujours dans les Yvelines, se poursuivra, en 2002, au collège Jean Moulin de Perpignan dans les Pyrénées Orientales, précédant son arrivée dans l’académie Guadeloupe.

En 2006, il est nommé principal du collège Germain Saint Ruf de Capesterre-Belle-Eau avant de poser ses valises à Saint-Martin, en 2009. Attaché à cette île, ce n’est pas un hasard si le collège qu’il dirigera les neuf dernières années de sa carrière porte le nom historique « Soualiga ». La terre de sel des peuples caraïbes deviendra sa merveilleuse friendly island, celle qui marquera sa vie par de belles rencontres, de nombreuses réussites, de magnifiques sourires, de franches poignées de main et surtout par une amitié que le plus destructeur des ouragans n’a pu et ne pourra ébranler. « Soualiga a été l’établissement où je me suis investi le plus longtemps. Je me suis attaché à ce collège. J’ai apprécié, chaque jour, la qualité du cadre de vie, la qualité des relations humaines, le parfum des plantes et l’authenticité de l’île ».

Monsieur Elian ARLHAC, ce principal ferme mais non intransigeant, ce chef d’établissement qui a su allier professionnalisme et humanisme, cet homme qui a milité jusqu’au bout pour valoriser à la fois les cultures et les langues vivantes de Saint-Martin, n’a pas laissé indifférent ceux qui ont croisé sa route. Puisse la devise de son collège, « Soualiga un jour, Soualiga toujours », s’appliquer à Soualiga, l’île, et l’accompagner tout au long de sa retraite, retraite qui sera officielle le 1er septembre 2018.  

Monsieur Elian ARLHAC, l’IA-DAASEN et tous les membres des services de l’éducation nationale des collectivités de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin « wish you an healthy and a peaceful retirement! ».  Adonnez-vous à votre passe-temps favori, le jardinage, sans modération aucune et continuez à semer l’amour !

Evelyne FLEMING, chargée de mission, adjointe de l'IA-DAASEN de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin

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