De la maternelle au lycée en passant par le service de l’éducation nationale des îles du Nord de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin, l’hommage national à Samuel PATY a ravivé l’éclat du bleu, blanc et rouge de la République française sur fond d’hymne national !
Si les écoles et établissements scolaires de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin ont, pour la plupart, opté pour un hommage classique à Samuel PATY par des approches pédagogiques multiples au sein même des classes, d’autres ont préféré une commémoration estampillée unité collective.
Par exemple, la directrice, Martine MAGNIER, de l’école maternelle Siméonne Trott et ses équipes ont fait semer des grains de paix, d’amour et d’unité au milieu de la cour. Quoi de mieux que d’asseoir les fondations d’une école laïque avec et par les tous petits ? En effet, ces derniers ont posé des galets de couleurs différentes et ont reconstitué le symbole du « Peace and love » mondialement connu. Au préalable, des séances de peinture leur avaient permis d’allier l’art à l’histoire et de prendre une part active au devoir de mémoire collectif. Pour l’occasion, le portrait de Samuel PATY avait été exposé sur un chevalet et c’est sous le regard de ce professeur d’histoire-géographie et d’enseignement moral et civique qui, il y a un an, avait payé de sa vie pour avoir dispensé un cours sur la liberté d’expression, que l’œuvre d’art a été édifiée. Cette semence en hommage à Samuel PATY ne pourra que germer et les jeunes pousses auront vite fait de se transformer en gigantesques arbres aux racines de liberté, d’égalité et de fraternité, solides et profondes, laissant voir d’innombrables branches feuillues abritant la laïcité de toutes ombres nuisibles à leur épanouissement.
Ailleurs, les plus grands ont quant à eux continué de cultiver un précieux jardin où tolérance, fraternité, égalité et liberté n’ont cessé de croître et c’est ce dont a témoigné un rendez-vous insolite que s’était donné la communauté scolaire du LEGT Robert Weinum au complet. La cour et les coursives extérieures de l’établissement ont accueilli des acteurs mobilisés autour d’une même cause, la défense de la laïcité, la défense des droits de l’homme, la défense de la devise française, en résumé la défense de la Nation française et de ses principes fondamentaux. Le proviseur, Olivier SAUNIER, n’a pas manqué de marteler les esprits des citoyens en devenir par un discours ponctué par l’anaphore « Souvenons-nous ! »
En effet, chacun a le devoir de ne point oublier les faits marquants d’ignobilité de l’histoire pour mieux se préparer à les dénoncer, à les combattre, à les rejeter, à les contrecarrer. C’est bien l’ignorance et non la connaissance qui transforme des enfants en combattants. C’est encore elle qui conduit certains à préconiser la tyrannie au lieu de la démocratie. Les lycéens et acteurs divers de la communauté scolaire ont alors entonné « La Marseillaise » non sans vigueur avant de regagner classes et bureaux sous les airs de « C’est ça la France », chanson de Marc Lavoine qui rappelle qu’il ne faut pas oublier les trois mots qui se terminent en « té », que « La liberté de la presse n’est pas qu’une impression », que « Nous sommes tous des frères selon la déclaration ». Cela a été au tour des enseignants de prendre un relais purement pédagogique et d’amplifier l’envergure de cette commémoration marquée par un engagement démonstratif.
Enfin, sous la houlette du vice-recteur, Michel SANZ et en présence du préfet de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin, Serge GOUTEYRON, la commémoration de l’assassinat de Samuel PATY a revêtu un caractère très solennel dans les bureaux du service de l’éducation nationale des îles du Nord. Le discours du vice-recteur n’a pas laissé place au doute et l’assassinat de Samuel PATY par un terroriste islamiste à la sortie de son collège a bien bouleversé la France entière et a mis à l’épreuve les fondements mêmes de notre République et les valeurs de notre société et de notre école mais il les a également renforcés. Il a souligné la place incontournable de la connaissance : Toutes les disciplines enseignées à l’école concourent à ouvrir à la connaissance, à découvrir le monde dans tous ses aspects : social, culturel, scientifique, littéraire… Les valeurs et la culture humaniste que peuvent transmettre les enseignements tels que la littérature, la philosophie, le latin, le grec, l’histoire, la géographie, l’EMC, les langues étrangères, le sport, participent pleinement à la connaissance de l’autre et donc à sa reconnaissance comme être égal en droit et en dignité.
Le préfet, invité par le vice-recteur à s’exprimer, corroborait les paroles précédemment prononcées qualifiant Samuel PATY d’hussard noir de la République. Une plaque commémorative apposée dans les locaux du service de l’éducation nationale de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin, symbole d’un engagement collectif à la formation citoyenne des publics confiés à l’éducation nationale était ensuite dévoilée par le vice-recteur et le préfet. La minute de silence en mémoire de Samuel PATY qui allait être respectée suite à la lecture du texte inscrit sur ladite plaque était lourde de sens et d’émotion et se concluait par « La Marseillaise », déclarée chant national le 14 juillet 1795. L’appel des citoyens à prendre les armes a bel et bien été entendu en ce jour de commémoration, un appel à acquérir la connaissance, véritable arme contre toute tyrannie !
Evelyne FLEMING, chargée de mission du vice-recteur de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin et référent laïcité dans les îles du Nord.