Il est admis que tous les enseignants en poste dans les Iles du Nord – et plus particulièrement à Saint-Martin – sont confrontés à l’allophonie scolaire.
Fait inédit en France, ils prennent tous sans exception en charge, tant dans le premier degré que dans le second degré, des élèves dont la langue maternelle diffère de la langue d’enseignement.
Au-delà de ce constat, il en est un autre tout aussi inédit : contrairement aux élèves allophones scolarisés en France hexagonale où les lieux de vie sont essentiellement francophones, dans les Iles du Nord, et plus singulièrement à Saint-Martin, la langue vernaculaire d’une majorité de la population est l’anglais.
Ainsi, nous ne sommes pas à proprement parler dans une situation d’apprentissage d’une langue de scolarisation (FLS) mais plutôt d’une langue étrangère (FLE).
Enfin, outre les initiatives personnelles des enseignants - qui tentent d’adapter leur pédagogie au profil linguistique de leurs élèves -, peu de formation à la didactique du FLS ni du FLE n’était mise en place dans l’académie de Guadeloupe. L’inscription au plan académique de formation d’une éventuelle formation dédiée limitait le nombre de participants et impliquait une organisation contrainte liée à l’insularité (déplacement des intervenants et/ou des participants). Proposer une formation hors temps de travail, impliquait un financement à la charge des enseignants, ce qui n’était pas juste, au regard d’une situation pédagogique à laquelle ils sont contraints de faire face.
De ces constats est née notre volonté de :
- Proposer une formation professionnelle au plus grand nombre, en poste dans les Iles du Nord, du premier comme du second degré ;
- Offrir une opportunité de certification reconnue ;
- Prendre en charge financièrement la totalité des coûts de formation ;
- Permettre à chacun de suivre les cours à distance ;
- Fournir à chaque participant un accompagnement complémentaire en « présentiel ».
La combinaison de ces cinq objectifs a défini ce projet novateur de grande envergure dont ce bilan rend compte aujourd'hui.
Olivier BEAUFOUR, chef de projet FLE