Les réseaux d’éducation prioritaires (REP) et prioritaires plus (REP+) sont une émanation de la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République du 8 juillet 1993 dont le renforcement de l’éducation prioritaire constitue l’une des priorités.
« La politique d’éducation prioritaire a pour objectif de corriger l’impact des inégalités sociales et économiques sur la réussite scolaire par un renforcement de l’action pédagogique et éducative dans les écoles et établissements des territoires qui rencontrent les plus grandes difficultés sociales. » http://www.education.gouv.fr/cid187/l-education-prioritaire.html#Les_pri...
Pour se faire, la carte de l’éducation prioritaire a été redéfinie avec la création des REP et REP+. Chaque réseau est dorénavant composé d’un collège et des écoles de secteur accueillant le même public. A la rentrée 2016, le territoire français comptait 1095 réseaux dont 731 collèges en REP et 364 en REP+, les REP+ concernant les quartiers connaissant les plus grandes difficultés sociales.
Chaque réseau définit un projet qui s’appuie sur le « Référentiel de l’éducation prioritaire » avec pour objectif phare la réduction des écarts en matière de réussite scolaire. Afin d’atteindre cet objectif, ont été mis en place dans les réseaux différents dispositifs visant la formation, l’accompagnement et le travail collectif des enseignants, le dédoublement des classes de CP et bientôt de CE1, l’accueil des enfants de moins de trois ans, un accompagnement continu en 6ème, l’accueil des parents et l’accroissement de l’ambition scolaire des élèves notamment. L’animation des réseaux est assurée par un enseignant nommé coordonnateur éducation prioritaire.
Saint-Martin compte à ce jour deux réseaux : un REP+ composé du collège de Quartier d’Orléans, des écoles élémentaires Clair Saint-Maximin et Omer Arrondell et des écoles maternelles Eliane Clarke et Jean Anselme et un REP composé du collège du Mont des Accords, des écoles primaires ou élémentaires Emile Choisy, Nina Duverly, Aline Hanson, Marie Amélie Leydet et Hervé Williams et des écoles maternelles Jérôme Beaupère, Evelyna Halley et Siméone Trott. Ce sont ainsi 83 % des élèves du 1er degré et 69% des collégiens de Saint-Martin scolarisés en zone d’éducation prioritaire.
Malgré une rentrée 2017 bouleversée par les aléas climatiques, les deux réseaux du territoire font montre, durant cette présente année scolaire, d’un dynamisme certain grâce notamment à l’instauration d’un plan de formation conséquent. Le service de l’éducation des îles du Nord a mis en place en effet 30 journées de formation, soit 180 heures, à destination des enseignants du 1er degré des deux réseaux. Ces rencontres débutées en janvier 2018 permettent aux enseignants de concevoir des projets inter écoles, inter cycles et inter degrés visant à donner une dynamique aux réseaux afin de favoriser la réussite de tous les élèves. Ces projets émanent du programme D’PASS qui constitue une déclinaison du projet académique intégrant les spécificités des îles de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin.
Aussi, pouvons nous citer à titre d’exemples les projets « Passe la main », « Prête ton livre » ou « Scrabble scolaire » visant à renforcer les liens entre les écoles de Quartier d’Orléans, des journées de formation concernant l’utilisation des tablettes numériques, le langage à la maternelle, l’accueil des primo arrivants, la liaison GS/CP… D’autres journées à venir devraient permettre de concevoir des projets inter degrés écoles/collège. Toutes ces actions viennent renforcer des dispositifs déjà existants notamment les classes bilingues ou la lecture au CP.
Enfin, il convient d’insister sur la forte implication des acteurs de terrain soucieux de proposer à leurs élèves des projets motivants, ambitieux et innovants. Gageons qu’une telle démarche contribuera à améliorer les résultats de tous les élèves et ainsi à réduire les écarts de réussite entre les élèves scolarisés en éducation prioritaire et ceux qui ne le sont pas.
Vincent Baraud
Coordonnateur éducation prioritaire